Jean-Philippe Paillard qui a déjà lancé un activité de torréfaction de céréales, développe une deuxième branche d’aliments alternatifs : le ver de farine et surtout le grillon. S’il achète les vers de farine adultes, pour ce qui est du grillon, il a monté lui-même son élevage et étudie différents procédés pour « obtenir la meilleure qualité ». Le but : manger les grillons.
Si cela peut paraître étonnant, en fait ça ne l’est pas tant que cela : « Dans le monde, plus de deux milliards de personnes mangent des insectes : en Asie (il a vécu lui-même longtemps au Japon, où il a découvert ces pratiques), en Afrique, en Australie, en Amérique latine, etc. En fait partout, sauf en Europe ! »
Jean-Philippe Paillard s’est lancé dans une niche. Et comme toute nouveauté, ce n’est pas évident. Il attend l’autorisation de mise sur le marché, qui ne vient pas. Il a seulement droit pour l’heure d’exporter, mais pas de faire consommer ses grillons en Europe. La faute à une réglementation qu’il défend pourtant. « C’est une réglementation européenne qui date de 1997 et qui protège le consommateur de l’arrivée de nouveaux produits alimentaires. Je trouve que ce texte est une bonne chose même s’il me bloque, car il défend le consommateur. Au 1er janvier 2018, la réglementation sera assouplie et donc j’espère avoir enfin cette autorisation », explique celui qui est aussi vice-président national des producteurs, importateurs et distributeurs d’insectes, en charge justement de la réglementation (il travaille avec la commission européenne sur le sujet).
Pas facile de travailler dans des domaines nouveaux. Ses produits de torréfaction de céréales peinent encore à s’envoler, quant aux grillons ils sont bloqués aux portes de son atelier de Congrier « car exporter c’est intéressant à condition d’être une grosse entreprise capable de supporter les coûts structurels, ce qui n’est pas notre cas. »
Les travaux du jeune chef d’entreprise sont aussi suivis par Jexa, l’aérospatial japonais. « Les insectes les intéressent car ils sont riches en protéines et très peu lourds. Et comme lors de leur mission ils sont limités en poids ils se penchent sur le sujet. »
Jean-Philippe Paillard espère lever des fonds pour développer la partie commerciale et son élevage.
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