L’heure de la retraite a sonné pour Annick Courné 62 ans, qui aura retardé au maximum son départ à la retraite pour retrouver un repreneur en vain.
«Il y avait un jeune qui devait reprendre mais au dernier moment il n’a pas pu», explique Annick Courné. Elle qui avait loué une maison à Pouancé, a redéfait ses cartons et continue à habiter au dessus du commerce désormais vide.
30 ans ses parents, 36 ans pour Annick
Son bar qui fait aussi tabac, point poste, presse, jeux à gratter... et qui fut hôtel-restaurant jusqu’en 2004 était une institution à Congrier.
Ses parents le tenaient à partir de 1952.
«Mon père travaillait dans un magasin à Pouancé. Il venait à mobylette avec ma sœur sur le porte-bagage pour le tenir. Ma mère aidait aussi, elle faisait la cuisine. Mais il leur a fallu dix ans pour voir les premiers clients manger car à l’époque c’était mal vu de voir deux fermiers tenir un restaurant.»
Malgré tout, il ont réussi et après 30 ans de métier, ils ont transmis l’affaire à leur fille Annick en 1982. «J’ai été baignée dedans. J’étais habituée à me lever dix fois pendant que je mangeais mon entrée pour aller servir les clients.»
Elle n’a pas ménagé ses efforts. «J’étais ouverte de 7 h le matin à 20 h le soir. Je n’ai jamais compter les heures. Depuis quelques années, je fermais le mercredi et je n’ouvrais plus le dimanche après-midi.»
Et de poursuivre : «J’aimais mon travail. Le commerce conserve, mon père est toujours vivant aujourd’hui !» lance-t-elle. «C’étaient des bons moments. On partage le quotidien des gens. Il faut les aimer pour faire ça. Il faut savoir écouter et aussi... savoir ne rien dire parfois !»
Elle a noué des liens importants avec les habitants. «Je suis invitée aux mariages de jeunes que j’ai vus grandir et aux anniversaires.»
Il ramène une bouteille 18 ans après !
Elle a surtout vu le commerce évoluer. «Maintenant, ce n’est plus la même ambiance. Les gens discutent moins. Moi, j’adore parler. à une époque, je dépannais davantage en prêtant du beurre, du pain... J’aimais bien cette confiance, cette relation. J’ai même un client qui, juste avant ma retraite, m’a ramené une bouteille d’alcool que je lui avais prêté il y a 18 ans lorsqu’il en manquait lors d’une de ses soirées !»
Annick regrette pour la population «qui devra aller chercher ses colis où acheter son timbre à Renazé. C’est embêtant.»
Si quelqu’un est intéressé pour reprendre, il peut toujours la contacter au 02 43 06 42 12.
«Je tiens à remercier tous les clients depuis 1982 et les acteurs successifs de la commune qui ont fait vivre le commerce.»
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