La collectivité a validé le lancement d'un vaste projet de réseau de chaleur, présenté lors du conseil municipal du 16 décembre 2025 et adopté à l'unanimité des élus. Implanté sur une parcelle de 23 000 m², l'équipement représente un investissement de 20,53 millions d'euros et vise à renforcer la souveraineté énergétique du territoire.
Basé sur la biomasse
La démarche s'inscrit dans une réflexion engagée de longue date. " Dès 2006, nous avions lancé une première action de décarbonation avec une chaudière à bois déchiqueté pour chauffer la piscine et la salle de sport route de Laval ", a rappelé Philippe Henry, maire de Château-Gontier-sur-Mayenne, évoquant également les échanges menés à l'époque avec l'hôpital. Le projet a depuis été relancé avec plusieurs partenaires, dans un contexte marqué par la crise énergétique. " L'enjeu de souveraineté énergétique est aujourd'hui majeur, tout comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre ", a souligné Philippe Henry.
À terme, près de 30 % de la consommation d'énergies fossiles de la ville sera remplacée par de l'énergie renouvelable. Le futur réseau de chaleur s'étendra sur 7 kilomètres et comptera 35 sous-stations. Il alimentera notamment des établissements de santé, l'école Jacques-Prévert, des équipements sportifs, ainsi que plusieurs entreprises locales. Les fromageries Perrault couvriront ainsi 40 % de leurs besoins grâce au réseau. Les entreprises MCB et Réauté seront également raccordées. Le dispositif restera ouvert à de futurs projets.
La consommation de plus de 3 000 logements
" Il y a un travail qui se fait avec l'hôpital pour peut-être déplacer la blanchisserie afin d'avoir un outil plus opérationnel pour ceux qui y travaillent", ajoute le maire. Basé majoritairement sur la biomasse, le mix énergétique reposera sur 61 % de plaquettes forestières, 10 % de bois bocager labellisé " Haie ", 6 % de bois non traité fourni par la collectivité, 14 % de récupération de chaleur sur les fumées et 9 % de gaz naturel. Environ 1 000 tonnes de bois bocager issues de la SIC seront utilisées chaque année. La production annuelle est estimée à 20 500 MWh, soit l'équivalent de la consommation de plus de 3 000 logements.
" L'objectif est aussi économique : sortir de la forte fluctuation des prix de l'énergie et retrouver une forme de stabilité ", a expliqué Philippe Henry. Le projet prévoit la création d'un service public de la chaleur, géré par la ville. Présenté par Éric Magnon, directeur général des services de Château-Gontier, le dossier a donné lieu à une délibération validant le rapport de la commission d'appel d'offres, qui a sélectionné le candidat du marché de performance énergétique. Le démarrage du chantier est prévu au premier trimestre de 2026, pour une mise en service à l'été 2027. Les travaux entraîneront environ un an et demi de tranchées sur le territoire. Le site fonctionnera ensuite 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec la création de trois à quatre emplois. " L'objectif est de créer une véritable communauté énergétique locale ", a conclu Philippe Henry.
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