Fin janvier, les élus de la communauté de communes du canton de Segré ont discuté des orientations budgétaires 2015, sur la base des résultats provisoires 2014. L’occasion de comprendre pourquoi la collectivité figure dans le réseau d’alerte du Trésor public. Très endettée, la communauté de communes constate que ses voyants virent à l’orange, dans un contexte de raréfaction des recettes et d’augmentation des dépenses.
Grâce à 112 prêts, pour un montant total d’un peu plus de 19 M€, la communauté de communes du canton de Segré a financé, ces quinze dernières années, des équipements très lourds (la future maison de santé, la piscine, le parc des expositions, les zones industrielles, équipements sportifs). L’annuité de remboursement s’élève à 2,3 M€, sachant que cette dette est minoritairement récupérable (35%), c’est à dire remboursée par un tiers sous forme de subvention.
Côté recettes et dépenses, on parle hausse dans les deux cas, mais la hausse des dépenses est de plus de 200 000 € supérieure à celle des recettes. La différence des deux laisse une épargne brute trop faible (1,38 M €). Face à l’importance des annuités d’emprunts (2,34 M €), elle laisse apparaître une épargne nette négative : - 138 708 €.
Difficultés à venir
« La prospective jusqu’en 2019, sans aucun nouvel investissement, montre bien les difficultés à venir. Plus que jamais, il est urgent de choisir des actions à effet durable. » La marge de manœuvre est étroite : « Compte tenu de l’endettement et de la mutualisation qui font que près de 60% des dépenses sont incompressibles, la collectivité doit travailler à des économies de gestion.»
Les pistes pour redresser la situation sont diverses : réviser le pacte fiscal et financier qui lie les collectivités, en d’autres termes, prévoir que les communes mettent la main à la poche et compensent davantage le transfert de compétences (et donc de dettes et de charges de personnels).
Autre piste : réviser certains tarifs publics. La gratuité de la piscine pour les scolaires, ou les tarifs préférentiels au cinéma et, plus généralement, la gestion des équipements sportifs ont été cités comme sources d’économies. De tels choix s’avèrent très délicats. Les pistes touchent également la gestion des équipements, les dépenses de personnel et, si possible, la renégociation des emprunts.
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