Le légendaire Archy Bald est mort, lundi 20 janvier, à Mondevert, en Ille-et-Vilaine. Il avait 32 ans. Il a marqué Craon (Mayenne) en gagnant cinq fois le Grand cross. Un record qui ne semble pas près d’être égalé.
Archy Bald a été un cheval d’exception. Il a écrit son histoire, disons plutôt sa légende, sur l’hippodrome de Craon. Il a en effet gagné cinq fois le Grand cross, l’épreuve phare longue de 6000 m et 31 obstacles.
C’était en 1996, 1997, 1998 et 1999. En 2000, blessé, il n’avait pu réaliser une cinquième victoire d’affilée.
Il décrochera sa cinquième couronne l’année suivante en 2001. Un véritable exploit encore inégalé aujourd’hui.
[caption id="attachment_31156656" align="alignnone" width="800"] Le premier succès d’Archy Bald, dans le Grand cross
de Craon, en 1996. (©Haut Anjou)[/caption]
Archy Bald était alors entraîné par Philippe Cormier-Martin de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne) et monté par Philippe Bréchet. Ses propriétaires étaient Victor Blot et son épouse (chez qui il s’est éteint), ainsi qu’Anne Dévy.
Son exploit est tel qu’il a même été installé, en 2007, une statue à son effigie sur l’hippodrome de La Touche, en face du rond de présentation.
En 2016, Archy Bald était venu en vedette défiler sur les pistes et devant le public qui l’appelait encore Le roi Archy Bald. Il avait défilé sous les acclamations avant l’épreuve du Grand Cross.
Ces cinq sacres
En 1996, Archy Bald « laisse presque sur place Dechenu et Janimont » (le lauréat du championnat de France de cross-country pour la deuxième année consécutive), rapporte le Haut Anjou.
« Ce cheval est à la fois généreux et mécanisé », expliquait à l’arrivée Philippe Bréchet qui se mariait le week-end d’après.
En 1997, à l’occasion du 150e anniversaire des courses de Craon, Archy Bald réalise le doublé toujours avec Philippe Bréchet après « une formidable ligne droite ». Son entraîneur Philippe Cormier-Martin en avait « les larmes aux yeux. »
[caption id="attachment_31156667" align="alignnone" width="800"] Pour le troisième succès d’affilée d’Archy Bald, Philippe Bréchet et Philippe Cormier-Martin (à droite) arrosaient
la foule de champagne. Photo de Une en 1998. (©Haut Anjou)[/caption]
En 1998, devant le troisième succès d’affilée du roi Archy Bald, 10 ans, le Haut Anjou lui offre sa Une. Il est encore question « d’une dernière ligne droite fabuleuse », « une ligne droite comme rarement on en a vécu ». En effet, ils étaient encore sept à pouvoir prétendre à la victoire dans cette dernière ligne droite.
On parle déjà alors de « légende ». Archy Bald commence à l’écrire en devançant Matea Lambern qui avait déjà gagné trois fois, mais pas successivement.
En 1999, quatrième succès consécutif.
« Je crois que le plus simple à dire sur lui, est qu’il vieillit moins vite que nous. Il a onze ans mais possède un moteur tout neuf ! », expliquait avec humour Philippe Cormier-Martin.
Philippe Bréchet, lui, annonçait sa fin de carrière après 20 ans de monte. Finalement, le duo se reforma en 2001. Pour une Der !
On parle de légende. Le champion Archy Bald se permet même une venue aux balances et son jockey le félicite juché sur le toit ! Du jamais vu. « Et un, et deux, et trois, et quatre ! », scandait le public comme le rapportait le Haut Anjou.
En 2001, on parle « d’anthologie » « d’un dimanche de feu » d’un cheval « phénoménal et monumental ».
Paris turf suggérait déjà qu’il ait un jour sa statue sur l’hippodrome...
A 13 ans, il réalise un « exploit » dans une course marquée par cinq chutes. Mais le vieux briscard revenu de blessure, arrêté un an, déjouait tous les pièges. On se demande alors s’il n’ira pas chercher un 6e sacre.
Question à laquelle Philippe Cormier-Martin répondit : « C’est le cheval qui décidera. »
Le roi tenta bien la passe de six en 2002, mais chuta sur le plus gros obstacle : le gros fence. Fujiyama l’emportait alors devant les caméras d’Equidia, présentes pour la première fois.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.