Il a posé ses valises à Montréal après avoir baroudé partout dans le monde. Loiréen d'origine, Yoann Dhion, 47 ans, est cogérant d'une grosse boulangerie au Québec et a pour projet d'en ouvrir une seconde.
Son père, Serge Dhion, arboriculteur, lui a inculqué l'amour des arbres. Il plante des mini-forets de 100 m2.
Les aventures de Yoann Dhion ont débuté en 2007. Le dispositif PVT (Permis-vacances-travail) lui a permis de rejoindre l'Australie.
"Là-bas, j'ai travaillé dans les champs, dans la restauration", confie l'intéressé.
Après un retour de quelques mois en France, il a fait un détour par la Nouvelle-Calédonie et la Mongolie.
Du fast-food à la baguette
Le bac en poche, il est entré au Conservatoire régional de théâtre d'Angers. Cette passion pour les planches est un autre héritage de son père. Il a pratiqué le théâtre avec lui à Segré et Thorigné-d'Anjou.
À l'époque, Yoann Dhion travaillait dans un fast-food d'une célèbre marque à Murs-Erigné. Il en est devenu le directeur.
À la trentaine, il s'est interrogé sur la suite de sa vie "J'avais l'envie de voyager, l'envie d'aventure".
Avec son frère, déjà au Canada depuis 2005, la route paraît tracée. Tous les deux, ils ont ouvert un restaurant de pâtes fraîches avant de le revendre cinq ans plus tard.
Il a ensuite aidé un ami à monter une crêperie avant de racheter, avec un associé, une boulangerie à Montréal. C'est là qu'il a rencontré Mélanie, sa compagne. Ils ont mis au monde une petite fille qui égaye leur quotidien.
"Je vis le rêve québécois comme on l'entend en France. Le père de Mélanie possède une érablière avec sa vieille cabane. On y récolte, à l'ancienne, le sirop d'érable pour la famille."
Pas de paperasse
Dans sa boulangerie, entre 16 et 20 employés fabriquent les pains à la française. "Ici le rapport au pain est totalement différent. Le Québécois est curieux de nature. Il était habitué au pain de mie qu'on conserve au frigo durant des mois. Ils ne connaissaient pas le levain".
À Montréal, la boulangerie a subi un boom extraordinaire depuis cinq ans." Il y a dix ans, la ville avait 20 microbrasseries. Aujourd'hui, on en compte 250. C'est facile de s'installer ici. Il n'y a pas autant de paperasserie. En France, ça me ferait peur de m'installer".
La baguette est vendue 3 $ soit environ 2 €. Les matières premières coûtent cher. "Ici, on ne trouve pas d'agriculteurs au bout d'une corde. Ils sont payés de leur travail", constate Yoann Dhion.
"Avec un ami on a fondé une OBVL (association de type loi 1901). On plante des microforêt pour recréer de la biodiversité. Sur 100 m2, là où c'est possible, on plante 300 arbres de différentes espèces, selon une méthode japonaise appelée Miyawaki."
Après avoir passé quelques jours en France, Yohann Dhion repart au Québec avec quelques idées piochées dans le nord de la France, pour ouvrir sa seconde boulangerie.
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