Refus. C’est un terme auquel il a été confronté à de multiples reprises durant près de quatre ans. Jusqu’à ce jour où il reçoit un SMS de la préfecture de la Mayenne. « J’étais en stage à Laval dans le cadre de ma deuxième année de BTS. Habituellement, je n’utilisais jamais mon portable. Mais là je ne sais pas pourquoi... et il y avait cette bonne nouvelle : ma demande de visa étudiant faisant office de titre de séjour était acceptée », confie Arber Sadiku.
Plus tôt, en janvier 2012, le jeune homme et ses parents, d’origine kosovare, avaient reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), un an et demi après leur arrivée sur le sol français.
« Des projets plein la tête »
Un élan citoyen lancé par ses professeurs du lycée Victor-Hugo, à Château-Gontier, s’était alors créé. À la suite d’une mobilisation solidaire, « une nouvelle chance » était offerte à la famille avec l’annulation de l’OQTF. « On a pu compter sur le soutien de personnes incroyables », raconte aujourd’hui Arber, âgé de 24 ans.
C’est avec un message « d’espoir » qu’il est revenu sur son parcours, fait de hauts et de bas, à l’occasion de la Semaine des solidarités.
Installé à Château-Gontier avec ses parents, il a enchaîné les missions de travail : agroalimentaire, automobile... « Actuellement, je travaille de nuit à Bridor, à Laval, en tant que support du conducteur de ligne », indique-t-il. Une expérience en plus sur son CV alors que « j’ai des projets plein la tête. »
S’il se dit « fier des 18 000 abonnés à son compte Darkos », où il publie des vidéos de musique et notamment de ses compositions à la guitare, Arber Sadiku envisage de reprendre ses études.
Deux ans après avoir décroché son BTS management des unités commerciales au lycée Victor-Hugo, il souhaiterait se lancer dans une licence commerce international à la rentrée scolaire de septembre 2019.
Demande de la nationalité française
Dans un français maîtrisé qu’il a appris en moins d’un an, Arber Sadiku esquisse un large sourire à chaque fois qu’il fait référence à tous ceux qui ont accompagné sa famille jusqu’à cet épilogue heureux. Et notamment les membres de Lycéens réfugiés 53.
Surpris et « satisfait » de ne plus avoir à remplir des documents administratifs auprès de la préfecture pour renouveler ses demandes de rester en France, le jeune homme entend désormais déposer un ultime dossier. Ô combien important celui-là. « En janvier, je ferai une demande pour obtenir la nationalité française », confie-t-il tout en avouant conserver des attaches avec le Kosovo et notamment les résultats de la sélection nationale de football. « Désormais, j’ai une vie normale », conclut-il.
Une vie semée d’embûches mais qu’il aura su rendre plus belle grâce à une détermination sans faille.
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