Françoise de La Motte est bénévole en Mayenne depuis environ dix ans à la fédération Jusqu’à la mort accompagner la vie.
« J’ai eu la chance d’accompagner mon papa dans ses derniers moments et notre relation n’a jamais été aussi belle. Néanmoins, il y a beaucoup de choses que je ne savais pas, je ne comprenais pas tout ce qu’il se passait pour lui. Après son départ, j’ai eu besoin d’être mieux équipée et une amie m’a parlé de Jalmav. »
Des bénévoles formés
Le temps d’une formation d’un an, à raison d’un samedi par mois, Françoise s’est formée, comme tous les autres bénévoles, à l’accompagnement « des personnes confrontées à la perspective de la mort, les personnes en fin de vie et/ou gravement malades mais aussi celles qui restent et qui ont besoin d’être accompagnées dans leur deuil ».
Depuis, cette habitante de Marigné-Peuton (Mayenne) s’est engagée et chaque semaine, elle passe plusieurs heures au centre hospitalier du Haut-Anjou « qui, comme tous les établissements de santé et les Ehpad, ont signé une convention avec la fédération », complète Marie-Thérèse Leblanc-Briot, fondatrice de l’association départementale et administratrice au niveau national.
Libres de parler
« Le nombre de personnes que je rencontre varie. Parfois, je les suis longtemps et dans d’autres cas, c’est plus ponctuel. » Sa présence, son oreille attentive, le tout dans la confidentialité, sont souvent d’un grand soutien.
« D’un côté, il y a les soignants engagés dans un protocole, de l’autre la famille qui encourage. Les bénévoles, quant à eux, n’ont aucun message à passer et il est alors plus simple pour les malades de libérer leur parole. Leurs mots n’auront pas de conséquences. Et puis parfois, cela leur fait simplement du bien de parler de la pluie et du beau temps.
Dans d’autres cas, nous arrivons au bon moment, après une annonce difficile à encaisser. » Il n’est pas rare que les malades confient plus facilement leurs doutes, leurs angoisses, et parfois même leurs envies « de tout envoyer en l’air ».
Auprès des personnes âgées, les bénévoles, qui peuvent également intervenir dans les Ehpad ou à domicile, assurent une réelle présence humaine.
« Dans un sondage qui date de décembre 2019, 66% des Français avouaient que la solitude était l’une de leur préoccupation en fin de vie. L’isolement est un vrai problème et amène ces personnes à douter de leur sentiment d’existence. Ils se sentent exclus de la société. Nous sommes là pour leur dire : vous comptez pour nous. »
Une expérience enrichissante
Françoise l’assure : « Cette mission est tellement enrichissante, pour eux, comme pour moi et cette expérience me permet aussi de réaliser un véritable cheminement personnel. » Elle ne cache cependant pas que cela nécessite d’être bien entouré.
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L’association, via des groupes de travail, des réunions entre bénévoles, assure ce soutien et cette formation continue indispensable.
« On a parfois besoin de décharger, de réfléchir par rapport à telle ou telle situation. Mais dans tous les cas, avant de se lancer, il faut être au clair avec soi-même. »
Et si vous deveniez bénévole ? Avec seulement six bénévoles sur le Haut-Anjou, la fédération Jalmav sur le territoire rencontre des difficultés pour assurer ses missions. C’est pourquoi samedi 1er février, à la maison des associations, quartier Ferrié à Laval, de 14 h à 18 h, la fédération Jalmav invite celles et ceux qui souhaitent découvrir l’association à un après-midi d’échange.
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